Écran

Ecran, 2015, filet de fibre de verre, mortier-colle, laine, coton, lin.80x104 cm. Vidéo de 3 mn en boucle

Sur un patchwork, constitué de quarante-huit carrés, viennent se déposer des portraits de famille sur un rythme irrégulier. Cette couverture singulière est faite de moitié en laine et coton, tricotés ou crochetés, et de l’autre en mortier-colle sur laquelle on distingue les empreintes des carrés de laine.
La galerie de portraits de famille, principalement de femmes et de filles, vient faire écho aux travaux artisanaux des grands-mères. Les photos s’enchaînent plus ou moins longuement. Elles apparaissent ou disparaissent brutalement ou avec fondu. Il y a parfois des lacunes, des carrés où l’image est manquante. Alors les matériaux nus se révèlent à la lumière.
L’empreinte laissée par les images sur le support diffère selon la matière et le motif. Trois sortes de mémoire se rencontrent et dialoguent : la fabrication de l’objet relève des mémoires familiales et des traditions, les empreintes portent la mémoire du relief des matériaux ; et les mémoires photographiques. Nous sommes spectateurs des mémoires présentes, mais aussi de la fragilité des mémoires qui disparaissent ou réapparaissent. Nous sommes face à un Écran qui permet de révéler les mémoires familiales, mais aussi un Écran qui rend floues les images et les cache à peine après les avoir révélées.